Dimanche 27 septembre 2020 Diwan Danses d’Orient, l’ atelier de danse orientale de Diwan-Centre , organise dans la salle de danse de l’espace Olympe de Gouges à Orléans la Source un stage de danse « saïdi » animé par Leila, professeur de danse à l’association ACO Notre Dame d’Oé à Tours.
Mais qu’est ce donc que la danse « saïdi » ? Prononcez « sayyidi »! Cette danse nous vient de la Haute Egypte (au plus profond des terres). L’une des représentations les plus anciennes est celle trouvée dans la tombe de Meriré à El Armana . (14° siècle avant JC, sous la dynastie d’Akhenaton) qui évoque une danse de combat .

C’est une danse terrienne très rythmée qui se danse sur pieds plats bien ancrés dans le sol. Décontractée et tonique elle comporte de nombreux sauts, notamment dans sa version masculine, le Raqs El Tahtib ou danse du bâton. (« Tahtib » désignant le bâton en arabe). Athlétique et proche des arts martiaux elle est exécutée traditionnellement par deux hommes, qui peuvent manipuler un ou deux bâtons et comporte peu de pas de danse.
Exemple de tahtib traditionnel
Le Raqs Assaya peut être dansé indifféremment par les hommes ou les femmes avec un brin de légèreté toute féminine ! L’ « assaya » est une canne. Cet accessoire qui remplace le bâton a été introduit dans les années 60 à 70 par le chorégraphe égyptien Mahmoud Reda. Les cannes peuvent être dorées , argentées ou à sequins. Les bâtons plus ou moins légers. A noter toutefois que les chorégraphies saïdi peuvent comporter des passages sans ces accessoires.
Car ce qui importe c’est d’abord le rythme saïdi à 4 temps : » dum-tac-dum-dum -tac » marqué par la derbouka, appuyée par le duff , sorte de tambourin sur cadre ou le tabl baladi (tambour). La mélodie est jouée par le mijwiz, ou le/ les mizmar(s), sorte de hautbois dont le son se rapproche de la cornemuse et parfois aussi par le rabab , instrument rustique à deux cordes frottées.
duff = bendir dans le Maghreb | Mizmar =ghaita dans le Maghreb | Rabab toute la rive sud de la Méditerranée | ![]() derbouka |
Un exemple de ce que cela donne avec tous ces instruments combinés : Un grand classique « saïdi ». « Saidi Salamat »
Parlons maintenant plus en détail des mouvements de danse saïdi .
Les bras : souples, les mouvements du bâton ou de la canne sont précis.
Le corps : port altier ce qui est normal pour un.e combattant.e ! ; les femmes font des mouvements d’épaule (shimmys) et de poitrine ,comme dans le style baladi.
Le bassin : accents côté, cercles, changements de poids du corps , tremblements
Le ventre : quelques chameaux au passage (femmes)
Les pieds : typique de cette danse : le pas du « cheval » , le pied frappe avec le talon, comme le ferait un cheval. Et les sauts pour tourner.
Video conseillée pour vous faire une idée plus précise des pas .
Parlons chiffons pour terminer sur une note colorée. Que porte t’on pour danser « saidi »?
Le costume masculin se compose, de deux galabeyas (longue robe ample à larges manches,, plus connue sous le nom maghrébin de « djellaba »), d’un saroual et d’une longue écharpe autour de la tête.
Les femmes portent une robe baladi dans un tissu appelé Assuit qui est un filet avec des incrustations de métal . Elles portent une ceinture ou un foulard autour des hanches. Les versions plus modernes assez colorées ont ajouté un ajustement plus étroit laissant entrevoir le ventre.
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Une belle prestation de danse saidi par deux « pointures » en danse orientale Yael Zarca et Mohamed Shahin
Quelques liens en complément de cet article
Deux articles basiques et bien documentés en français
http://danse-orientale.ann-g.net/articles/saidi
Deux articles en anglais
Pour en savoir plus le sur le rythme saidi et ses instruments