Voix de femmes

  Samedi 11 Avril 2009
19h 30 Maison des Arts & de la culture
St Marceau
Orléans
  • Dégustation possible
  • Restauration légère sur place

PAF 12€


Voix de femmes


Conformément à son crédo, diwan-centre met en perspective deux joyaux de la culture méditerranéenne à travers deux groupes d’artistes femmes : le fado et la tradition italo-tzigane.


Qu’est-ce donc que le Fado ?

Si  les origines du  fado, selon les musicologues, semblent être un mélange d’apports musicaux de diverses origines culturelles, l’origine du terme est, quant à elle simple : le mot vient du latin « fatum », qui signifie le destin. Le fado est né à Lisbonne : comme les grandes villes portuaires, Lisboa s’ouvre sur des horizons lointains à découvrir, et dans le même temps, reçoit d’autres cultures. Les navigateurs portugais s’embarquent sur l’Océan : quel marin  en prenant la mer, ne se rend au destin ? Quelle femme ne serait déchirée en voyant son homme partir ? Et en même temps, comment ne pas espérer  pour le futur une vie heureuse retrouvée ?

                 Le fado de Lisbonne est ainsi avant tout nostalgique : il chante la tristesse des départs  et le vide de l’absence. On le chante dans les tavernes bien avant qu’il ne prenne ses lettres de noblesse . D’ailleurs, il serait lié au lundum du Brésil, ce chant triste et lent des esclaves. Voilà aussi ce que les marins rapportaient des nouvelles terres découvertes : des chants, des instruments de musique. Ces apports  viennent enrichir des apports déjà existants  : les chants que les Maures ont laissé aux Portugais de Lisbonne. C’est dans les quartiers populaires de l’Alfama, du Mouraria et du Bairro Alto que perduraient ces complaintes arabes. Sur le plan mélodique, le fado ne renie pas les poèmes du moyen-âge. La voix de la fadista , c’est-à-dire celle qui chante le fado, n’a rien oublié de la présence mauresque et de ses complaintes. Le rythme s’est enrichi  de nouvelles sonorités rapportées des conquêtes lointaines. Et le ton, enfin, est celui de la saudade.

Mot intraduisible, la saudade est le ressenti de l’imperfection du présent et, dans le même temps, la sublimation du passé. Tendresse et crainte se mêlent. La saudade émet des vœux futurs bienveillants et heureux : elle n’est donc pas que tristesse : elle est espérance.

Espérance du retour de l’être aimé, espérance du retour à Lisbonne, la saudade veut conjurer le sort du fatum et apporter une beauté future.

Le fado de Coimbra dit « hilario », gaillard, parce que repris par des étudiants de l’Université, n’est chanté que par des hommes : les textes des chants sont critiques, satiriques : ils sont joyeux.

Le groupe Sevéra (du nom de la fadista portugaise du XIXème siècle qui incarne LA voix du fado au Portugal) nous proposera ces deux fados.

Fado de Lisbonne avec Jenyfer Rainha et des hommes de Coimbra pour découvrir ce fado moins connu hors Portugal.

La musique Italo-Tzigane

Le 11 Avril 2009 le groupe Dzaw Dzaw avec en vedette la petillante Titiana nous emmènera dans la musique italo tzigane.

Quelques généralités pour ceux qui soubaiteraient en savoir un peu plus sur cette musique et l’écouter.

« Le bon roi perse Bahram Djour fut ému par les plaintes de ses sujets le plus démunis. Ils réclamaient de la musique et voulaient faire la fète comme les riches. Bahram Djour obtiendra de son beau-père, le roi Shankal de Kanauj vivant dans la haute vallée du Gange, l’envoi de douze mille musiciens. Lorsqu’ils arrivèrent, le roi leur fit donner de quoi vivre en cultivant la terre : un âne, un bœuf et mille charge de blé chacun. Mais après un an, il les vit paraître complètement affamés ; car ils s’étaient contentés de manger leur bœufs et leurs blés. Irrité, le souverain leur conseilla de mettre des cordes de soie à leurs instruments, de sauter sur leurs ânes et d’aller vivre désormais … de leur musique ! »

Al-Firdusi (philosophe et historien)

La musique Tzigane est donc la musique jouée par le peuple tzigane, qui descend de cette population venue d’Inde il y a à peu près 1000 ans.

Les tziganes ont émigré dans différentes régions d’Europe, puis dans le monde entier. Les tsiganologues divisent actuellement l’ensemble tsigane en trois groupes :

les Roms stricto sensu vivant principalement en Europe de l’Est, au Proche-Orient, en Amérique et en Australie, les Sintis ou Manouches vivant en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne et les Gitans vivant dans le sud de la France, en Espagne et au Portugal.

L’Italie compte environ cent cinquante mille Tziganes. La plupart sont des Roms slaves originaires de Roumanie ou de l’ex Yougoslavie, arrivés après la chute de Ciaucescu ou pendant les guerres des Balkans. Beaucoup ont la nationalité italienne et sont citoyens européens ce qui n’empêche pas leur stigmatisation et une politique d’expulsion massive .

La musique tzigane est un reflet de leur histoire. Elle a voyagé et intégré des éléments de la musique traditionnelle locale.

Le chant est une véritable tradition chez tous les tziganes d’Europe Souvent, cela commence en une ballade langoureuse et nostalgique, puis, subtilement, le rythme s’accélère jusqu’à être entraînant et donne envie de danser.