Algéries

(Quelques photos de la soirée)

L’Algérie et la France ont une longue histoire commune. Le pont entre les deux rives de la Méditerranée est là, mais il n’est pas facile de l’aborder. C’est ce thème des liens riches ,complexes et douloureux entre nos deux pays que Diwan a choisi pour sa troisième soirée chez Juliette, au Bas Bleu- le nouveau café littéraire branché, 164, rue de Bourgogne à Orléans .Allez y, vous ne serez pas déçus !Ce Samedi 27 Novembre on se bousculait au bas Bleu où l’on pouvait admirer les photos d’Armand Vial, artiste photographe né « là bas » qui démarra la soirée en nous parlant de « son Algérie » et des circonstances dans lesquelles il a pu, il y a quelques mois prendre ces clichés empreints de son attachement à ce pays. La plupart des photos ont été prises depuis la voiture de son ami Ben Dridj, second intervenant de la soirée et auteur d’un premier roman  » Oujda » qui vient de paraître aux éditions Harmattan.

 

Yacine envisage d’aller en Algérie mais une étrange hésitation le retient, qui devient l’occasion d’un retour sur le passé de son père, l’évocation de blessures nées de la guerre d’Algérie. Août 1975. Un homme emmène sa femme et ses enfants voir sa famille en Algérie. Il se voit refuser l’entrée de son pays natal et se retrouve seul, bloqué pendant vingt jours à Oujda, ville frontière entre le Maroc et l’Algérie. Harki .. interdit de séjour .Oujda est un roman généreux, qui interroge l’Histoire. Une histoire douloureuse qui a collé des étiquettes : Harkis, pieds noirs , fellagas .. Victimes ou bourreaux ? L’individu pris dans cette guerre absurde, comme le sont toutes les guerres avait il le choix et la conscience de ses choix ?La lecture de quelques extraits fut suivie d’un échange avec le public sur ces questions de fond. L’auteur qui est aussi musicien termina sur quelques chansons de sa composition .Nous partimes ensuite dans l’Algérie des contes : des contes tendres et parfois tragiques aux histoires de Jouha, le faux idiot facétieux, roublard et égoïste qui fait partie sous des noms divers du folklore de nombreux peuples. Ben Aouda a su nous charmer et nous faire pleurer de rire, aidé en cela par un véritable Jouha endormi dans les toilettes qui tentait de lui voler la vedette avec ses ronflements sonores.La soirée se termina sur deux chansons kabyles interprétées par Sélim et Jean Michel et reprises en choeur par le public.

Merci à tous les artistes et à notre hôtesse pour cette soirée bien remplie que nous renouvellerons peut être en 2011 dans un autre lieu vu le succès qu’elle a rencontré.
Nawal